Etats généraux de l’Alimentation : PAS SANS NOUS !!!
Pour une transition agricole et alimentaire
exigent des états généraux de l'alimentation ouverts et pluralistes
Monsieur le ministre de l’Agriculture,
Les Etats généraux de l’Agriculture et de l’Alimentation doivent être un temps fort durant lequel la diversité des opinions doit être écoutée et entendue. Alors que vous envisagez d’exclure les associations de protection de l’environnement, de défense du bien-être animal et les ONG de solidarité internationale, nous vous demandons au contraire d’accepter un dialogue riche de nos différences.
Comptant sur votre ouverture, je vous prie d’agréer, Monsieur le ministre, l’expression de mes sentiments distingués.
Les Etats généraux de l’Alimentation doivent être ouverts et pluralistes !!!
Annoncés comme l’un des rendez-vous majeurs de ce début de quinquennat, les Etats généraux de l’agriculture et de l’alimentation se réduisent à une rencontre dont les associations de protection de l’environnement, de défense du bien-être animal et les ONG de solidarité internationale sont tout bonnement exclues.
A partir du 17 juillet, un premier round de négociations aura lieu en l’absence des structures qui n’ont eu de cesse de dénoncer les dérives de l’agrobuisness ! Les premiers ateliers aborderaient « la prise en compte de la biodiversité, la préservation de la ressources en eau » ou encore « l’approvisionnement de la restauration collective locale et durable ». Sujets qui seraient principalement débattus par une trentaine d’acteurs dont les représentants de la grande distribution, de l’industrie agroalimentaire et du syndicat agricole majoritaire…!!!
Alors même que ces Etats généraux étaient censés permettre une remise à plat d’un modèle agricole à bout de souffle, nous assistons à l’organisation d’un rendez-vous exclusif et sans ambition.
De fait, notre alimentation est quasi systématiquement contaminée par des pesticides. Les fermes-usines se multiplient au détriment des paysans, du bien-être animal et conduisant à normaliser une malbouffe de piètre qualité. Parallèlement à cette situation, nos cours d’eau sont contaminés, l’air des villes et des champs est pollué par les épandages d’engrais azotés et les terres agricoles artificialisés à un rythme toujours aussi soutenu.
Le constat est accablant : l’agriculture productiviste promue dans le cadre d’une cogestion Etat-syndicat majoritaire atteint ses limites !
Tous les deux jours, un paysan se suicide ! Chaque semaine, 200 fermes disparaissent. La France reste dans la trio de tête des pays utilisant le plus de pesticides. Tous les 5 à 7 ans, l’équivalent d’un département français disparaît sous le bitume et le béton.
Et pour répondre à ce constat et trouver des solutions, le ministère de l’Agriculture invite majoritairement cela-même qui sont responsables de cette situation et exclue les associations qui n’ont eu de cesse de dénoncer les errements de l’agrochimie !
Pourtant, la transition agricole et alimentaire se conjugue au présent. Des centaines d’initiatives locales fleurissent et devraient amener le ministère de l’Agriculture à faire une place aux acteurs de la transition agricole et alimentaire.
Le ministère de l’Agriculture, après avoir tenté de contourner la loi « biodiversité » et ré-autoriser les insecticides tueurs d’abeille (avant d’être recadré !) ne peut et ne doit s’enfermer dans un tête-à-tête avec l’agro-industrie. Nous exigeons des Etats généraux de l’agriculture et de l’Alimentation ouverts, pluralistes et contradictoires.
exigent des états généraux de l'alimentation ouverts et pluralistes